Arcangues, « petit village d’opérette » où plane encore le souvenir de Mariano Eusebio Gonzalez y Garcia, le vrai nom de Luis Mariano. Arcangues et son théâtre de la nature, son golf, son château dont Francis Jammes disait « qu’il a deux ailes : le ciel et la mer ». Le village est un havre de paix, au centre duquel trône le plus beau de ses patrimoines : l’Église Saint- Jean-Baptiste.
Avant de pénétrer dans cet incroyable édifice, prenez quelques minutes pour en faire le tour. Ici, un monument en forme de croix de Malte rend hommage aux soldats anglais morts en 1813 au cours de la bataille de la Nive ; là, une surprenante collection de stèles discoïdales des XVIIème et XVIIIème siècles rassemblées par l’ancien maire Pierre d’Arcangues. Terminez votre cheminement par un petit « yep » à Luis Mariano (1914 – 1970), c’est incontournable !
L’église du XVIème siècle affiche un plan en forme de croix latine.
Sous le porche, admirez le vitrail en dalle de verre du maître-verrier angloye Jean Lesquibe et daté de 1947. Il représente le visage du Christ avec instruments de la passion et coupe eucharistique. Non loin le monument aux morts surmonté de trois verrières sur lesquelles on lit les paroles d’un cantique basque traditionnel « Zerua saritzat » (le ciel pour récompense).
Passez le portail de pierre et vous voilà dans la nef, nom désignant le large couloir menant au chœur. Admirez les deux étages de galeries du XVIIème siècle qui passent pour être parmi les plus anciennes de Labourd. Elles sont superbes ! Et pour les plus joueurs, amusez-vous à retrouver une série d’entailles profondément inscrites dans le bois. On les doit à des soldats anglais venu couper ici leur viande lors de l’occupation du village cette fameuse année 1813…
Avancez-vous et remarquez les 14 stations du chemin de croix, une production de l’atelier Cazaux, un nom bien connu chez nous (Monument aux morts de Biarritz, fontaine à l’entrée du Musée de la Mer) !
Sur votre droite, trois petites niches ont été mises à jour il y a quelques années. Elles devaient accueillir les eskoak, sorte de petits rouleaux de cire bénite servant aux rites funéraires. Un travail, soit dit en passant, exclusivement réservé aux femmes, d’où une utilisation stricte des galeries par les hommes !
Trois curieuses niches récemment mises à jour
Cerise (d’Itxassou) sur le gâteau (basque), le superbe retable et son tableau représentant Saint-Jean- Baptiste réalisé par José de la Peña (20ème siècle). Il est encadré de colonnes cannelées et dorées et précédé d’un ensemble formé par l’autel et le tabernacle avec reliquaire (XVIIIème siècle, style rocaille).
Mais ce n’est pas tout, puisque sur la gauche se trouve une bien jolie chapelle. Les amateurs de généalogie seront servis puisque se trouve ici nommée la quasi-totalité des membres de famille d’Arcangues, LA famille emblématique du lieu.
Noté que le tout premier d’entre eux, Sanche d’Arcangues vit ici dès le XIIème siècle ! Mais cette histoire d’amour de presque mille ans entre les d’Arcangues et notre charmant village labourdin semble sur le point de prendre fin.
En effet le château d’Arcangues, situé à quelques encablures, a été mis en vente par le dernier descendant de la prestigieuse lignée…