Les couleurs du Pays basque : origine et usages

Pour qui y vit ou fait simple escale, le Pays basque est indéniablement une terre à l’identité historico-culturelle très marquée. Cette identité se manifeste visuellement à travers bon nombre de symboles et caractéristiques, aussi bien au niveau architectural, artisanal que gastronomique. S’ils marquent tant notre imaginaire, c’est en grande partie par un usage prégnant de la couleur, avant tout le fameux rouge basque, mais pas seulement. Petit tour d’horizon de l’utilisation des couleurs et de son origine. Ouvrez l’œil !

Architecture : la maison basque

S’il est un aspect de la culture basque où la couleur prend tout son sens, c’est bien dans son patrimoine architectural. La maison basque — etxea — présente plusieurs styles architecturaux selon les différentes provinces, le plus emblématique étant le labourdin, caractérisé par une façade blanche entrecoupée de pans de bois apparents et volets peints de couleur rouge. À l’origine, le sang de bœuf était utilisé comme peinture, avec pour avantage de protéger le bois des insectes et du pourrissement. Ce rouge foncé si spécifique dit « baigorry », se nomme ainsi par référence à « ibai gorri » signifiant en basque « rivière rouge ». Depuis le XIXe siècle, des variantes sont apparues avec recours au vert : vert wagon, vert sapin voire vert noir ; mais également au bleu : « bleu luzien » (bleu saphir). Petite anecdote : plusieurs bâtiments du village d’Arcangues présentent des colombages d’un bleu vif très particulier (bleu pétrole), privilège alors concédé au marquis d’Arcangues au siècle dernier. L’utilisation de l’ensemble de ces couleurs doit respecter les nuances imposées par les règles urbanistiques, se référant à la numérotation RAL — système de correspondance des couleurs européen.

Habillement : le béret basque

Couvre-chef typique de l’identité basque, le béret a été inventé en Béarn puis identifié au milieu du XIXe siècle comme « basque » par Napoléon III après l’avoir vu porté par les ouvriers travaillant à la construction de la Villa Eugénie (actuel Hôtel du Palais de Biarritz). Classiquement noir, il est désormais souvent utilisé de couleur rouge par les danseurs basques traditionnels, par certains festayres durant les fêtes de Bayonne ou de Pampelune (habillés par ailleurs de blanc, d’un « panuelo » rouge noué autour du cou et d’une « cinta » également rouge nouée à la taille côté gauche), ou encore… par les membres de la Ertzaintza (police de la communauté basque espagnole). Les deux fabricants de bérets existant à ce jour dans les Pyrénées-Atlantiques sont situés respectivement à Bayonne et à Oloron-Sainte-Marie.

Les arts de la table : vaisselle et linge de maison basques

Clairement identifiable par ses 7 rayures évoquant les 7 provinces du Pays basque, le linge basque trouve son origine dans la mante (toile de lin) enveloppant autrefois le corps des bœufs afin de les préserver du soleil et des insectes. Des toiles plus fines servaient à réaliser nappes et torchons. Désormais, en Béarn/Pays basque seulement trois maisons de tisserands perpétuent ce savoir-faire de qualité, via du tissage en coton, décliné sur tous les accessoires de maison avec une belle originalité de coloris.

La vaisselle basque est traditionnellement blanche. Dès les années 1930 sous l’impulsion de la mode des arts décoratifs, elle se pare de motifs inspirés du linge basque. Actuellement la mode est aux lignes horizontales garnies de traits verticaux espacés, le plus souvent dans des tons bicolores rouge et bleu ou rouge et vert.

Gastronomie : le piment d’Espelette et la cerise d’Itxassou

La couleur est aussi dans le contenu ! L’agriculture basque regorge de productions régalant les pupilles comme les papilles, dont l’incontournable piment d’Espelette AOP. Cultivé depuis le XVIIe siècle, son séchage prolongé, attaché par des cordes sur les façades des maisons, lui donne à terme une couleur rouge et un parfum uniques. Omniprésent dans la cuisine basque, il relève subtilement des plats tels que l’axoa, le poulet basquaise, ou encore la piperade. D’autres variétés existent, notamment le piment vert doux d’Anglet, produit en Pays basque et Pays de Seignanx (Label Rouge LA n°04-16 « Piment Doux »).

La couleur nous accompagne aussi avec la fameuse cerise d’Itxassou. Elle existe en plusieurs variétés, chacune au goût (plus ou moins sucré) et apparence (rouge clair à très foncé) propres. Ses emplois sont multiples : confiture (pour accompagner le fromage Ossau-Iraty AOP), vinaigre, sirop, mais aussi digestif.

Après avoir flâné en admirant le charme typique des maisons basques, dégusté de délicieux mets locaux dans une assiette bicolore cela va de soi, pourquoi ne pas poursuivre coiffé de votre plus beau béret sur une soirée conviviale devant un match de rugby ?
Vous serez alors sommé de vous prononcer sur la fameuse question : plutôt rouge ou bleu ciel ?

3 Responses

  1. Bonjour à tous ! J’aime beaucoup comment l’architecture basque utilise des couleurs spécifiques pour refléter son histoire et sa culture. Le rouge basque, en particulier, est une couleur qui évoque une certaine chaleur et authenticité. Cela me fait penser à l’importance des détails architecturaux dans d’autres régions aussi, comme à Nancy, où l’on retrouve des bâtiments avec des couleurs et des designs uniques. Un appartement nancy https://www.lesagencesimmo.fr/biens-immobiliers/nancy-54/tous/appartement, par exemple, peut offrir un mélange intéressant de styles modernes et traditionnels, tout comme le Pays basque. Cela montre à quel point l’architecture et les couleurs peuvent donner vie à une ville ou une région.

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