Si je te dis “peñas Bayonnaise” et que tu penses tout de suite aux bières que tu vas boire aux fêtes de Bayonne avec tes copains, il va falloir que tu regardes plus loin que le bout de ton gobelet.
On a voulu écrire cet article pour t’expliquer concrètement l’intérêt des peñas et te faire découvrir ce qui s’y cache.
Ça ne date pas d’hier !
Dans un contexte d’après-guerre et de reprise des fêtes de la ville suspendues depuis 1940, Bayonne a vu naître les bandas. Des groupes d’amis qui se regroupent pour faire de la musique, structurés en associations bayonnaises.
Ce n’est qu’au début des années 60, qu’elles revendiquent l’appellation Peña par l’influence et par les liens créés avec les « sociedades » sportives ou gastronomiques de Pampelune et du Pays basque sud.
Le terme espagnol Peña désigne un groupe d’amis. C’est un club de personnes avec un centre d’intérêt commun. Un réseau social, et ce, bien avant l’apparition de Facebook et même avant que ma mère ne crée son compte sur Copains d’Avant.
Ces groupes étaient principalement composés d’hommes.
Dans les années 70/80, elles sont devenues le cœur d’une renaissance culturelle et identitaire à travers la création de groupes de txistulari, de gaiteros et autres groupes traditionnels.. Dans un contexte de réappropriation de la langue et de la culture basque, des combats idéologiques et sociétaux. Elles ont eu vocation de sensibiliser un plus large public à leurs engagements.
Depuis les années 90, une nouvelle génération a pris le relais. Les femmes les ont également investies et participent activement à leur fonctionnement.
La peña est devenu un acteur de la vie culturelle bayonnaise et participe de manière directe et identifiable à l’animation de la ville toute l’année. Elles sont désormais structurées depuis 2005 au sein du Groupement des Associations Bayonnaises (Le GAB).
Durant les fêtes de Bayonne, qui duraient en continue à l’époque, les peñas n’ouvraient qu’après la fermeture des bars. Elles servaient de refuge pour les festayres désirant prolonger les plaisirs nocturnes des Fêtes.
Mais de nos jours, les peñas se retrouvent face à un enjeu de taille : le manque de locaux disponibles.
Face à ce problème et face aux difficultés de financement pour la mise aux normes des locaux, il est difficile pour les jeunes de pouvoir s’installer et pour certaines peñas de perdurer. La mutualisation des locaux et des ressources s’annonce comme être la solution obligatoire.
Un rôle indispensable pendant les fêtes de Bayonne
Il faut savoir que les peñas sont responsables de la plupart des animations que l’on retrouve durant les fêtes.
Une majorité de ces animations sont dorénavant perçues comme traditionnelles, comme la peña Tipi Tapa qui se charge du défilé des six géants de la cour du Roi Léon dans les rues de Bayonne le jeudi matin avant d’assister au réveil du roi à midi au balcon de la mairie.
Ils sont également à l’origine de l’initiative du verre réutilisable pendant les fêtes et de la mise en place du macaron Safe Toki qui indique les peñas refuges qui s’engagent à accueillir toutes personnes en difficulté et à lui fournir les numéros et contacts utiles.
Face à l’expansion continue des fêtes de Bayonne, des débordements et des drames sont malheureusement constatés, des peñas se sont regroupées pour créer le “collectif 2032”, avec l’objectif d’améliorer le fonctionnement des fêtes de Bayonne jusqu’à leur 100ᵉ anniversaire en 2032.
Faire la fête entre amis et animer la ville durant les fêtes ne sont pas les seules motivations des peñas.
Elles créent et organisent tout au long de l’année des évènements qui financent leur fonctionnement. Mais, ce que peu de personnes savent et qu’elles cachent délibérément, c’est que les peñas mettent en place également des actions caritatives et sociales.
Voici quelques exemples que j’ai en tête :
La peña L à été fondée par un groupe d’amis actifs dans l’humanitaire. Chaque année, le résultat de leurs ventes de boissons et des repas, soit 6 000 à 7 000 euros par an, est distribué en trois parts dont la première va à une association caritative dédiée aux enfants cancéreux, la seconde sert à fournir du matériel chirurgical à un petit hôpital de campagne en Haïti et la dernière est versée à « La Table du soir », une organisation caritative qui distribue des repas chauds aux sans domicile fixe de la région pendant tout l’hiver.
Pintxo Eguna qui à été créé par la peña Zirtzilak. Il vous propose de goûter des pintxos dans toutes les peñas bayonnaises pour en fin de journée élire le meilleur pintxo de Bayonne. Lors de la dixième édition, l’objectif était d’acheter un hébergement mobile d’urgence pour femmes à l’association Atherbea et ça a été un succès puisque 15 000 euros ont été récoltés et ils ont pu réaliser leur projet !
Durant les journées européennes du patrimoine, la peña Gela Ttiki propose Udazken’Art, évènement durant lequel les peñas prêtent gratuitement leurs locaux à des artistes pour des expositions, une belle occasion de déambuler dans les rues de Bayonne à la découverte de lieux et d’artistes uniques !
Sans oublier que pendant la crise du COVID-19, les peñas bayonnaises étaient mobilisées pour soutenir les producteurs, associations et personnes dans le besoin, en offrant un soutien logistique, en mettant à disposition leurs locaux pour la distribution de produits, la préparation de repas pour les plus démunis, etc.
Tu ne choisis pas d’intégrer une peña, c’est la peña qui te choisit.
Pour intégrer les peñas, ça marche par cooptation. Si quelqu’un est investi dans une peña et qu’il fait partie intégrante de sa vie et de ses évènements, on lui proposera naturellement d’y adhérer. Le processus classique est de se faire parrainer par deux « anciens ». Ensuite le bureau votera pour valider l’adhésion de cette personne.
Vous trouverez dans ce lien la liste des peñas Bayonnaise. N’hésitez pas à suivre leurs actions sur leurs réseaux et à venir à leurs événements.
La liste des peñas bayonnaises – Fêtes de Bayonne
Depuis plus de 20 ans, Owen Lagadec à un rôle primordial dans le fonctionnement des peñas et on tient à le remercier pour son implication dans la rédaction de cet article. ❤️
Une réponse
J’adore vos initiatives
Pour ma part je suis ARCHIBALL depuis » des lunes » ( les débuts des TARDITS)
J’adore non seulement le Pays Basque mais aussi la Navarre et ses monts que je pratique
Sans cet adoration pour ce pays je n’aurez jamais exerce et réussi ma carrière d’architecte
Adio
FRANCOIS GASSAN ARCHITECTE HOSSEGOR 0611813622