Fandango, la danse incontournable de nos fêtes de village

Vous pensiez tout connaître sur le fandango, cette danse pratiquée lors des fêtes de village en Pays basque ? Originaire d’Andalousie et du Portugal, le fandango n’est arrivé dans nos contrées qu’à la fin du XIXème siècle, importé par les pêcheurs de Saint-Jean-de-Luz. C’est une danse rapide, dans laquelle la maîtrise du rythme et des mouvements est essentielle. Rencontre avec Patxi Perez, metteur en danse et membre fondateur du groupe Patxi eta Konpania, et Anna, professeur de fandango au sein de l’association Goiz Argi.

Impossible de parler de fandango sans aborder le sujet avec Patxi Perez. Né en 1966, à Bayonne, quartier Polo Beyris, Patxi baigne dès son plus jeune âge dans le milieu de la danse. Il assiste à la naissance des groupes folkloriques et s’initie aux danses basques. Et il aime tellement cela qu’il en fait son métier ! Patxi Perez fait danser les gens sur la place : « J’ai enseigné le fandango partout en Europe, dans le milieu folk, en particulier. » Ces voyages lui font prendre conscience que le fandango n’est pas une danse basque, mais qu’elle vient d’Espagne, le pays du trois temps : « Nous les Basques, on est très forts pour adapter ce qui vient d’ailleurs et en faire quelque chose qui nous ressemble.» Le fandango débarque au Pays basque nord vers 1870/1880 : « Que ce soit en Gipuzkoa, en Navarre ou en Biscaye, tout le monde dansait le fandango ! Lorsque c’est arrivé chez nous, c’était une danse de couple.»

Des pas qui diffèrent selon les provinces

Le fandango se danse de plusieurs façons en fonction des provinces et des personnes : « cela reste le même rythme pour tout le monde, mais avec des pas différents », explique Anna, professeur de fandango.

Toutes les provinces se mélangent, chacune danse sur le même rythme, tout en adaptant ses pas. Il existe d’ailleurs autant de façons de danser le fandango que de l’enseigner. Tout est histoire de transmission. Patxi nourrit le désir de voir le fandango redevenir une danse de couple : « Ce n’est pas simple de danser le fandango au bal ! Il faut regarder la fille dans les yeux, on ne peut pas détourner le regard comme avec la valse ou le rock ! »

Lorsque Patxi Perez se déplace dans les fêtes de village, il encourage les gens d’une même famille ou d’un même quartier à danser ensemble : « Certains dansent seuls, mais je préfère voir plein de petits cercles plutôt qu’un grand cercle avec des places nues. » Dans le public, on distingue les danseurs qui ont appris le fandango en cours du soir comme on apprend l’euskara et puis, il y a ceux qui ont dansé dans des groupes folkloriques : « on retrouve les gens qui connaissent le fandango parce qu’ils l’ont dansé étant jeunes pour la drague, mais maintenant ils sont trop âgés pour bouger du comptoir ! », raconte Patxi Perez.

Apprendre le fandango à tout âge

« Le fandango s’apprend partout, nous l’enseignons à Bidart, mais il existe des groupes dans tout le Pays basque », explique Anna. « Il faut être attentif, donc ce n’est pas forcément une danse accessible pour les tout petits » ajoute-t-elle. Pour les plus jeunes, il sera donc plus facile d’effectuer un travail de coordination des mouvements, car le rythme et le tempo sont des éléments essentiels dans le fandango : « Lorsque l’on va danser dans les fêtes de village, on ne connaît pas forcément les musiques, donc on s’adapte au rythme, d’où son importance dans l’apprentissage. »

Au sein de l’association Goiz Argi, les jeunes commencent à danser lorsqu’ils arrivent au collège, mais il est possible d’apprendre le fandango à l’âge adulte. Cela peut prendre un peu de temps car il est nécessaire de  décomposer les pas. Le fandango est une danse rapide, mais chacun peut l’interpréter à sa façon ! Chaque année, l’association Goiz Argi organise un concours de fandango en inscription libre, avec la présence d’un jury qui note l’ensemble des danseurs.

Si l’apprentissage du fandango vous tente et que vous rêvez de le danser à l’occasion des fêtes de village, il est encore possible de s’inscrire auprès de l’association et d’assister à un cours avant de se lancer !

Dans tous les cas, un seul mot d’ordre : prendre du plaisir !

Association culturelle Goiz Argi

Patxi eta konpania

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